Le Coublevitain Alexandre Perrin, professionnel de santé à La Buisse, a été volontaire il y a un an aux Jeux paralympiques de Paris, où il était affecté au contrôle du matériel pour les épreuves d’escrime fauteuil. Une expérience qui l’a conduit, depuis, à devenir kinésithérapeute ostéopathe de l’équipe de France de cette discipline. Avec elle, l’ancien escrimeur lui-même s’apprête à s’envoler en Corée du Sud pour les championnats du monde.

Le symbole est important pour lui : le 29 août 2024, Alexandre Perrin commençait sa période de volontariat aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Le Coublevitain avait été affecté au contrôle du matériel pour les épreuves d’escrime fauteuil, une aubaine pour ce quadragénaire qui avait lui-même manié la lame pendant 20 ans dans sa jeunesse, à Grenoble.

Et voilà que, le 30 août prochain, soit quasiment un an plus tard jour pour jour, il s’envolera pour la Corée du Sud avec l’équipe de France de la discipline, qui disputera les championnats du monde à Iksan, prévus du 2 au 7 septembre. Car, entre-temps, le professionnel de santé de La Buisse a intégré le staff de la team tricolore en tant que kinésithérapeute-ostéopathe, sous le statut de consultant pour la Fédération française handisport.

« Au lendemain des Jeux, j’ai gardé contact. De fil en aiguille, dans les mois qui ont suivi, j’ai rencontré le médecin et le kiné fédéraux, retrace-t-il. Et une place m’a été faite. »

« C’est une fierté que d’intégrer l’équipe de France et de faire partie d’un collectif »

Amené à intervenir ponctuellement, l’Isérois est convoqué en février dernier à Paris pour le premier stage post-Jeux, dédié à la cohésion, à l’Insep. Suivent ensuite des déplacements à Pise (Italie) en mars, puis à Eger (Hongrie) en mai, pour la Coupe du monde d’escrime fauteuil.

Alexandre Perrin sourit en se souvenant de ce dernier voyage : « Entre les armes, les fauteuils et tout le reste du matériel, c’est toute une épopée quand on arrive au guichet d’Air France pour l’enregistrement des bagages ! »

Ces missions représentent une véritable reconnaissance. « J’étais content, cela m’a permis de faire le lien entre mon passé de sportif, le haut niveau et ma profession. C’est une fierté d’intégrer l’équipe de France et de faire partie d’un collectif. Et au-delà de l’expérience professionnelle, c’est surtout l’aspect humain qui ressort. C’est un groupe qui se reconstruit, avec beaucoup de jeunes, qu’il s’agit de fédérer autour d’un projet : les Jeux de Los Angeles en 2028, même si c’est encore loin », retient-il.

Celui qui se décrit comme « un relais médical » fait désormais partie intégrante de l’encadrement de la quinzaine d’athlètes – l’équipe est mixte – aux côtés du manager général Sébastien Barrois, du directeur sportif Alain Febvre, et en lien direct avec le médecin fédéral.

« Il faut le vivre comme une aventure, à fond »

« On assure la préparation physique, la récupération et tout ce qui concerne les traumatismes : la prise en charge est globale », détaille Alexandre Perrin. Par rapport à son quotidien au cabinet de La Buisse, cela change beaucoup, note-t-il. « C’est quand même une population en situation de handicap, avec des facteurs de vulnérabilité. Mais ils ont l’exigence des sportifs, une autonomie, et ils sont suivis par leur équipe de soins au quotidien. Nous, on est là pour les assister sur le lieu de la compétition et maximiser leurs chances ou leur potentiel. Il faut prendre connaissance de leurs dossiers médicaux, de leurs particularités. Et autant, quand on est à l’Insep, on a du temps et beaucoup de moyens à disposition – ça change du cabinet –, autant en compétition on n’a pas grand-chose : on fait avec les moyens du bord. Et on doit répondre à l’urgence, il faut être efficaces. »

À l’approche des Mondiaux, la compétition la plus importante après les Jeux – à laquelle participera d’ailleurs l’escrimeur isérois Laurent Vadon –, Alexandre Perrin évoque un stress positif, une vraie envie. Ce sera sa première fois, au demeurant, sur le continent asiatique, qu’il n’aura pourtant pas vraiment le temps de visiter.

Et même si son statut reste précaire, sa mission au sein de l’équipe de France pouvant s’arrêter comme elle a commencé, il l’accepte avec philosophie : « Quand on est là, il faut tout donner. Je garde les pieds sur terre. Il faut le vivre comme une aventure, à fond. À la hauteur de l’engagement des sportives et sportifs que je côtoie. »

Volontaire aux Paralympiques, il devient l’ostéo de l’équipe de France d’escrime fauteuil

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